[Chapeau]
Où l’on suggère que nous avons besoin de la fiction pour traiter le réel. Où l’on qualifie ces fictions qui nous servent d’intermédiaire avec le réel de storyworlds. Où l’on explique comment les storyworlds se déclinent en différents niveaux et sphères jusqu’à former un espace propre, « le » Storyworld. Où l’on révèle qu’avec les techniques électroniques et informatiques l’espace du Storyworld s’est matérialisé pour former un nouveau milieu de vie : le médianumérique (écoumène). Où l’on annonce que « le » Storyworld est devenu le terrain d’une cyberguerre narrative. Où l’on présente la méthode pour analyser les storyworlds et « le » Storyworld (épistémologie narrative).
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[À retenir]
Alors que nous croyons évoluer dans le monde et dans le réel, nous fonctionnons dans des univers narratifs, des storyworlds. L’ensemble de ces storyworlds, de leurs résonances et de leurs relations forme un espace narratif : le Storyworld. À l’âge numérique, le Storyworld dispose d’une infrastructure technique et médiatique : le médianumérique. Il constitue ainsi un véritable milieu de vie, un « écoumène ».
Cet écoumène est l’objet d’une cyberguerre dont l’enjeu est la prise de pouvoir politique. Pour résister, nous avons besoin d’apprendre à percevoir la sphère médianumérique et son Storyworld, et à déchiffrer leurs dérives mensongères.
Nous devons également nous préoccuper de la crise de la représentation et de la crise de la signifiance que l’émergence du médianumérique et du Storyworld suscite.
Tel est l’objet de ce livre qui utilise l’« épistémologie narrative » pour décrypter les storyworlds en analysant leurs catégories constitutives, leur corpus et leurs outils de propagation.