Le philosophe Michel Foucault, « on pense à l’intérieur d’une pensée anonyme et contraignante qui est celle d’une époque et d’un langage » (1). Il nomme cette pensée anonyme et contraignante, cet ordre, cette structure, cette manière de, « l’épistémè ».
Épistémè est un emprunt au grec qui signifie « science ». Selon lui, « dans une culture et à un moment donné, il n’y a jamais qu’une épistémè, qui définit les conditions de possibilité de tout savoir. Que ce soit celui qui se manifeste en une théorie ou celui qui est silencieusement investi dans une pratique » (2).
Dans La dérive du réel, l’épistémè n’est pas le cadre premier de la pensée d’une époque. L’épistémè est un des outils qu’utilise un storyworld pour agir sur le réel, un de ses outils « performatifs« .
(1) Michel Foucault, Dits et écrits, 1954-1969, Paris, Gallimard, 1994, p. 515.
(2) Michel Foucault, Les mots et les choses, Paris, Gallimard, 1966, p. 179.