En librairie le 6 février 2026
Et si la langue était devenue le nouveau champ de bataille des démocraties ?
Dans Quand dire, c’est faire la guerre, j’explore un phénomène politique aussi subtil que redoutable : les coups de force sur la langue. Un coup de force sur la langue vise à modifier de manière autoritaire la langue légitime et commune par un acte explicite et identifiable : nommer, interdire, imposer, définir, ou répertorier.
Ces actes contre la langue sont imposés par des pouvoirs exécutifs ou symboliques. Ils servent à forger nos représentations du réel, mais aussi à manipuler les émotions, à marquer les camps et à embrigader.
À partir d’exemples contemporains, essentiellement aux États-Unis et en France, je mène l’enquête sur la multiplication de ces offensives linguistiques, tous bords confondus. J’y vois le symptôme d’une dérive populiste et autoritaire au cœur de nos démocraties libérales. Mais surtout, je propose des outils pour les identifier et leur résister, même lorsqu’ils semblent servir nos propres causes.
En définissant ces pratiques autoritaires sur la langue, l’étude ouvre une nouvelle dimension à la théorie des actes de langage initiée par J. L. Austin. Elle montre qu’agir avec les mots peut aussi concerner la prise de pouvoir sur la langue elle-même. Ce qui est appelé des « actes de langage sur la langue ».
Je prolonge ici mon livre précédent, La dérive du réel, passant de la guerre des récits à la guerre des langues.
Sommaire du livre
Introduction — La guerre des mots : coups de force sur la langue.
1. Langue et société : le sémantisme social
2. Langue et guerre de consensus
3. Donner un nom
4. La guerre des mots du sexe et du genre dans l’interprétation de la loi américaine
5. Le droit, le politique et le linguistique
6. Nommer, qualifier, condamner
7. L’auteur et l’autorité
8. Imposer un vocabulaire à l’intime. Grammatiser.
9. L’allosyntaxe intersectionnelle et décoloniale
10. Censure MAGA et transformation effective du monde
11. Les coups de force sur la langue dans Wikipédia
12. Propagande, guerre de consensus et actes de langage autoritaires
13. Redondance médiatique versus actes de langage sur la langue
14. Populisme et coups de force sur la langue
15. Du signe au signal : la fonction fétichisante de l’acte de langage sur la langue
Conclusion — Le leurre du populisme décent et démocratique
Épilogue — De l’adhésion à l’épochè : dépasser le tragique.
Appendice — L’épistémologie narrative